#Journal de Lise#

Ha !
Sans l'amitié de Carmélide, je ne survivrais pas .
Les règles de notre maison sont par trop stricts pour moi.
J'ai eu vraiment du mal à me faire au langage, mais grâce au comte de Saligny et à ma chère amie de la classe jaune, je l'ai vite appris.
Et voilà maintenant qu'il est interdit d'avoir des amies !
Je vais m'en aller, je le sais.
Depuis que j'ai rencontré Gustave. Le fils du comte.
Il y a à peine un an, il m'avoua son amour.
Je me jetai dans ses bras, et lui soufflait que moi aussi . . .
Il a 14 ans maintenant, et moi 12.
Que j'ai hâte de le revoir !
Ho mon Dieu, que j'ai hâte !

Voilà.
Je l'ai écrit ce plis, je le lui ai donné.
J'ai si peur de sa réaction !
Je ne sais même pas où aller . . .
Où est Gustave ?
Je n'en sais rien, non . . .
Ho, tu dois te demander de quoi je parle, Journal ?
Je parle de ce billet :

Carmélide, j'ai pour projet de fuir.
Sachez que je vous porte dans mon coeur, et je comprendrais très bien que vous n'approuviez pas ma décision.
J'aimerais tant que vous partiez avec moi, mais je ne vous y force pas .
Votre amie de toujours,
Lise .

Je ne sais que penser, je ne sais que faire !!
Je ne suis pas non plus une croyante fervante, alors la prière ne me sera d'aucun secours.
Je vais tenter de dormir, la nuit porte conseil à ce que l'on dit . . .

Aujourd'hui cher journal,
J'ai écrit une lettre à Gustave !
Il faut lire une ligne sur deux, et là, on découvre le message intime que j'aimerais lui faire parvenir . . .
Ha, mon cher et tendre Gustave ! Ses yeux sont d'un bleu incomparable, et sa chevelure couleur noisette sent la liberté . . . Il sent l'herbe fraichement coupée, les embruns de la mer, le miel des abeilles et la sève des arbres !
Demain, je fêterais mes treize ans, il en aura quinze.
Je ne désire qu'une chose : M'enfuir avec Carmélide, pour aller le retrouver.
Je suis sûre qu'elle se plaira à Versailles !
Gustave possède une belle propriété, du moins la dernière fois que je l'ai vu. . .
Et elle rencontrera sans doute l'homme de sa vie !
Je te laisse mon cher Journal,
Je vais chercher un moyen de transmettre mon billet doux . . .

Cette nuit, je suis allée déposer ma lettre sur le portail.
Carmélide a fait une heureuse rencontre . . .
J'ai hâte d'en savoir plus !
Le bonheur est à portée de main, je le sais et cela me fait frémir d'envie !
Je t'embrasse Journal,
Je vais rêver à mon cher et tendre Gustave . . .

Aujourd'hui, Carmélide est venu me porter une lettre de Gustave !
Quels mots tendre j'ai put lire dedans . . .
Je n'ai point le temps de te coudre ici la lettre, car je t'écrit en pleine classe !
Elle a aussi rencontrer un jeune homme, et je suis sûre que tout cela va devenir une belle histoire d'amour . . .

Voici donc la lettre de Gustave, à lire une ligne sur deux en commençant par la première . . .

Lise, votre lettre
m'est bien parvenue, et obtenir mon post de comptable du Roi
m'a mis en joie.
mais ici, l'air est par trop frais
et je me languis
de l'été. Loin
de vous,
votre frère n'a plus aucune éducation et ressasse ces vers :
" J'irais, un soir, vous cherchez
mon oncle, et l'on vous pendra !" cela semble l'amuser, mais
j'en devient fou
il me demande sans cesse des nouvelles
de vous.
à bientôt,
Gustave,
Votre oncle.


Je vais lui répondre, et maintenant que je suis sûre que la police ne lira pas la lettre, je vais pouvoir exprimer mes sentiments librement !! Je suis tellement heureuse !!


Mon cher Gustave,
Le jeune homme qui nous sert de messager,
Et le soupirant de Carmélide, ma seule amie, qui m'aide à surmonter le règlement par trop strict de notre maison.
Comment allez vous ? Je me languis de vous depuis trois ans, sans vous je dépérît !
Est ce vrai que vous viendrez me chercher ?
Et pour aller où ? Ho, que j'ai hâte de vous revoir et de me blottir contre vous !
Je vous attends,
Lise.

J'ai peut être été un peu direct, mais cela ne pourra que renforcer notre relation !